Romane Miradoli s'est classée troisième du super-G de Cortina d'Ampezzo ce dimanche en Coupe du monde. C'est le premier podium de l'équipe de France féminine cet hiver. La victoire a été décrochée par la Suissesse Lara Gut-Behrami.
C'est une première pour l'équipe de France féminine, cet hiver en Coupe du monde. En terminant troisième du super-G de Cortina d'Ampezzo (Italie), Romane Miradoli a en effet permis aux Bleues de signer leur premier podium (contre neuf chez les hommes, et cinq victoires). La veille, en descente, Laura Gauché s'était classée quatrième d'une course rocambolesque, perturbée par des rafales de vent.
Miradoli opérée d'un genou il y a près d'un an
Partie avec le dossard n°16, la Française de 29 ans a effectué une très belle prestation (+0''41), pour finir derrière la Suissesse Lara Gut-Behrami, victorieuse, et l'Autrichienne Stephanie Venier (+0''21). Dossard n°6, Gut-Behrami a mis tout le monde d'accord, en signant un chrono référence que personne n'a pu aller chercher.
Miradoli a, elle, décroché son troisième podium de Coupe du monde - tous en super-G - après sa victoire à Lenzerheide il y a deux ans sous les yeux de Roger Federer et sa troisième place à Saint. Moritz en décembre 2022. En mars dernier, elle avait été victime d'une rupture des ligaments croisés du genou gauche et avait été opérée.
« J'ai du mal à réaliser, ce podium est arrivé vraiment vite finalement cette saison, remarque la skieuse de Flaine. Je ne m'y attendais pas trop, je n'ai pas passé une semaine très facile, avec tous les abandons, les chutes, les interruptions lors des deux premières courses. Ce n'était pas facile à gérer. Mais j'ai pris sur moi. Il y a eu la première descente (33e), la deuxième samedi où je suis dans le Top 10 (10e), ça m'a donné de la confiance. Sur ce super-G, j'arrive à me libérer, les sensations étaient bonnes. Sur la partie intermédiaire, j'avais un peu de marge sur les lignes, je n'étais pas à la limite. Je suis hyper contente, j'ai pu enchaîner de belles courbes. »
Lionel Pellicier, le directeur de l'équipe de France femmes, mesure le chemin parcouru par Miradoli depuis sa blessure. « Elle a sans doute dû se poser beaucoup de questions à chaud, notamment sur la suite de sa carrière, observe-t-il. Mais assez vite, elle a compris qu'elle ne voulait pas s'arrêter là-dessus, et s'est investie à fond dans la rééducation puis la préparation. »
En choisissant de ne pas prendre le départ des premières descentes de l'hiver, à Saint-Moritz et Val d'Isère, elle a aussi fait le choix de la sagesse. « Je n'étais pas prête, tout simplement, se rappelle-t-elle. Je n'avais pas assez de kilomètres dans les jambes en vitesse, j'avais trop d'appréhension pour m'élancer en descente. Aller jusqu'à 105 km/h ça allait, mais ensuite pour monter jusqu'à 130, ça ne revient pas tout seul. Jusqu'à samedi matin, j'avais clairement la trouille. Je me demandais si j'allais y arriver à nouveau. Mais je me suis fait violence, ça a fonctionné avec cette 10e place. Il fallait que j'en passe par là. »
« Samedi, en attendant que je puisse m'élancer, le staff m'a dit que Nils (Allègre) était en tête à Garmisch, ça donne évidemment la patate. On voit les super résultats des gars, on s'est d'ailleurs un peu écrit ces derniers jours avec Cyp, ça nous motive toutes ! »
Romane Miradoli
En début de saison, le staff a parfaitement compris ses hésitations. « On était à l'écoute de Romane, on connait la difficulté de la descente, confirme Pellicier. L'idée était d'y aller pas à pas, et elle a haussé son engagement au fil des courses. Elle monte clairement en puissance depuis Altenmarkt (9e du super-G le 14 janvier), alors la revoir jouer avec les meilleures dans cette discipline du super-G, ce n'est pas une surprise. Pour la descente, il faut encore être un peu patient.»
Et maintenant ? Cap le week-end prochain sur Garmisch-Partenkirchen, pour une nouvelle étape de vitesse (descente et super-G), en essayant de suivre encore la trace des garçons sur les podiums. « Samedi, en attendant que je puisse m'élancer, le staff m'a dit que Nils (Allègre) était en tête à Garmisch, ça donne évidemment la patate, confirme Miradoli. On voit les super résultats des gars, on s'est d'ailleurs un peu écrit ces derniers jours avec Cyp, ça nous motive toutes ! »
Hütter éliminée, Shiffrin absente
Laura Gauché n'a pas confirmé sa belle descente de samedi. Elle s'est classée 11e de ce super-G. Les conditions de course ont été moins difficiles que la veille. Mais cela n'a pas empêché quelques chutes, dont celle de la Canadienne Valérie Grenier, partie en vol plané.
L'Autrichienne Cornelia Hütter, leader de la Coupe du monde de la spécialité, a, elle, commis une faute et est sortie de la piste. Elle a abandonné la tête du classement provisoire à Lara Gut-Behrami. Au général de la Coupe du monde, Mikaela Shiffrin, absente dimanche après sa lourde chute deux jours plus tôt en descente, reste leader. Gut-Behrami est à moins de 200 points d'elle au classement désormais.